Norvège #4 – On a passé le cercle polaire arctique

Cette nuit-là, il s’est passé un truc. Quelque chose a changé dans l’air pendant que nous dormions confortablement installés dans notre cabine.

Elle est enfin arrivé. La neige. Elle a tout recouvert en une nuit et elle a ajouté encore un peu plus de magie à notre voyage, saupoudrant les paysages norvégiens de paillettes blanches.

Le cercle polaire arctique

Il est 7 heures. Une annonce retentit dans la cabine : nous allons bientôt passer le cercle polaire arctique ! Je regarde l’amoureux que l’annonce ne semble même pas avoir réveillé et lui demande s’il veut venir voir le passage du cercle polaire. A son grognement léthargique je comprend qu’il n’a pas fini sa nuit, je saute donc toute seule hors de lit, enfile les premiers vêtements chauds qui me tombent sous la main et me voilà dehors, à 7 heures du matin, sur un bateau, au milieu de la mer de Norvège. Normal.

1er constat : il a neigé. 2ème constat : il commence a faire froid. Vraiment froid. Les paysages autour de moi ont changé. Les montagnes se sont parées de blanc, recouvertes d’une fine couche de neige. Le pont est quant à lui entièrement blanc. Il a du sacrément neiger pendant la nuit. Une petite danse de la joie commence à monter en moi, j’adore la neige.

Le bateau siffle, j’aperçois le globe qui marque le passage officiel du cercle polaire arctique, trônant là au milieu d’une petite île en pleine mer.

J’ai un petit pincement au cœur, je sens l’émotion me gagner. Je suis en train de passer le cercle polaire, moi ! Ce sentiment est assez indescriptible.

Je reste encore de longues minutes à immortaliser le moment, l’heure bleue du matin rendant les paysages encore plus surprenants. Je me décide finalement à rentrer dans la cabine au chaud, le froid commençant vraiment à mordre mes joues. Mais je suis contente. Terriblement contente.

Une peu plus tard dans la matinée, on se retrouve à nouveau sur le pont 7 pour la cérémonie du cercle polaire : il s’agit d’un petit moment folklorique où le Capitaine baptise les passagers qui le souhaite pour marquer l’évènement. En pratique, il verse de l’eau froide et des glaçons dans le cou des passagers. Vu la tête et les cris des courageux s’étant prêtés au jeu, je suis bien contente de ne pas l’avoir fait ! (pas courageuse, oui oui j’avoue ^^)

On profite d’être à nouveau dehors pour contempler le paysage qui est encore plus beau sous la neige.

Randonnée hivernale à Bodø

Une fois n’est pas coutume, nous avions prévu de faire une randonnée lors de notre escale à Bodø plutôt que de visiter la ville.

La veille, l’amoureux m’ayant confié qu’il préférait marcher dans la nature comme à Bergen plutôt que dans les villes comme à Ålesund ou Trondheim, j’en ai profité pour glisser dans la conversation cette petite randonnée que j’avais déjà repérée dans le carnet des excursions. Un haussement de sourcil et une petite négociation plus tard, je me retrouvais en train de demander au gentil monsieur de l’accueil du bateau s’il pensait qu’on arriverait à faire cette randonnée de 2 heures vu qu’il y a avait écrit « difficile » sur la description (demande express de l’amoureux qui ne voulait pas risquer de se faire embarquer dans un truc style ascension du Mont Blanc ^^)

Évidemment, comme je le pensais, ils la notent « difficile » car en général la population sur le bateau est plutôt d’un certain âge. Mais pour nous aucun souci, il s’agit plus d’une marche qu’un trek au final. Au moins, j’aurai bien fait rire le monsieur de l’accueil :)!

Mais c’est comme ça que l’on s’est retrouvé à marcher le long de la côte de Bodø en ce début d’après-midi.

Même si on est plutôt nombreux pour cette excursion (une quarantaine), c’est quand même très agréable de pouvoir contempler les fjords côté terre et non plus de la mer. Et puis, ça y est, je marche enfin dans la neige. Je l’entend crisser sous mes pieds, et ça, ça n’a pas de prix ! Y a pas à dire, je suis vraiment amoureuse des paysages enneigés.

On suit notre guide qui nous fait passer à travers une petite forêt, devant d’anciennes tombes viking, le long de plages de sable blond toutes plus belles les unes que les autres. On est vraiment plongé dans la nature sauvage norvégienne.

Au loin, un gros nuage gris se dirige droit sur nous. La guide nous explique que c’est une tempête de neige qui sévit au loin et qui risque bien d’arriver jusqu’à nous. Finalement, le vent la détournera de quelques kilomètres, la laissant s’abattre un peu plus au Nord.

On arrive à la fin de la randonnée. Une plage magnifique, les vagues roulant sur le sable, les montagnes, la neige, cette petite maison abandonnée : le tableau semble irréel tellement il est beau. Le ciel, les nuages et le soleil semblent également jouer à cache-cache, éclairant par endroit les sommets enneigés.

Il n’y a rien de plus à dire, juste à se laisser porter par le moment.

De retour sur le bateau, on découvre (enfin !) le pont 5, celui qui fait tout le tour du bateau. On atteint la proue et là, je réalise encore plus : « Tu te rends compte qu’on a passé le cercle polaire ?! ». C’est un sentiment assez incroyable, on a l’impression d’être unique même si bien sûr tous les passagers l’ont vécu en même temps que nous, mais il n’en reste pas moins spécial à mes yeux.

Surtout qu’en retournant à la cabine, une petite surprise nous attend : un diplôme officiel à notre nom, signé par le Capitaine, attestant qu’on a bien passé le cercle polaire arctique. C’est pas un peu la classe ça ;)? En tous cas, moi je sautille dans le couloir comme une folle, mon diplôme à la main !

Et voir ma première (petite) aurore boréale

Il est 19h, nous faisons un court arrêt sur les îles Lofoten. Une tempête de neige nous accueille sur le port, je n’ai pas très envie de sortir. Mais sous l’impulsion des Retour du monde avec qui je papote sur Twitter vu qu’ils sont également en Norvège, je me décide à sortir tout de même pour tester les photos de nuit avec mon trépied.

1ère photo. Je reste sans voix. 2ème photo. J’appelle l’amoureux. « T’as vu ? ». Un sourire se dessine sur ses lèvres. Sur les photos que je viens de prendre des montagnes environnantes, on distingue très nettement une trainée verte. « C’est une aurore ! ». Je n’y crois pas, elle est là sous mes yeux.

Entre incrédulité et excitation, on reste là, tous les deux à regarder le ciel, seuls sur le pont. Malheureusement, à l’œil nu on ne voit que des trainées blanches qui deviennent pourtant vertes sur l’écran de mon appareil.

Un groupe d’italiens qui passait sur le pont a vu mes photos et l’agitation commence à se faire sentir sur le bateau. Tout le monde est très excité. On attend qu’elles s’intensifient afin de pouvoir les voir colorer le ciel.

Mais on en verra pas beaucoup plus ce soir là, elles resteront grises et blanches tout le temps du spectacle. Mais je me dis que c’est juste une mise en bouche et je croise fort fort les doigts pour que demain, le plat de résistance arrive enfin.

 

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