Haute-Garonne – La route des vins de Fronton

Après Luchon au mois de Juin dernier, c’est un autre coin un peu méconnu du département que Camille et Élodie du Comité Départemental du Tourisme de Haute-Garonne ont voulu nous faire découvrir, en ce deuxième jour de l’automne, pour une nouvelle édition de l’opération #HOTESGARONNE.

Alors ce matin là, on s’est levé tôt, trop tôt, et c’est les yeux encore embués de sommeil que l’on a pris la route du Frontonnais.

Le Frontonnais, c’est quoi ?

Le Frontonnais, c’est un territoire situé au nord-est de la Haute-Garonne, à seulement 30 km de Toulouse. Le chef-lieu ? Fronton évidemment !

Les activités ne manquent pas dans le Frontonnais et ses alentours : randonnées sur les nombreux sentiers pédestres autour de Bouloc ou Vacquiers par exemple, balade en forêt à Buzet-sur-Tarn ou encore découverte de cités historiques comme Villemur-sur-Tarn où nous avons pu notamment tester une jolie balade en stand up paddle le long du Tarn avec Pierre et Morgane de l’association Per l’Aïga.

D’ailleurs, juste une petite parenthèse pour vous parler de cette asso : grâce au stand up paddle, Pierre et Morgane essaient de sensibiliser la population et les touristes à la protection de la rivière Tarn. L’argent récolté avec les locations leur sert à acheter le matériel et à pourvoir un poste de saisonnier mais aussi à financer des campagnes de sensibilisation (flyers, brochures, …). Alors n’hésitez pas à aller les voir l’été prochain, ils sont bénévoles, ils sont géniaux, et c’est le genre de projet qu’il faut soutenir !

Si vous n’êtes ni sportifs, ni amateurs de vieilles pierres ou que comme moi vous paniquez quand vous êtes sur une planche au milieu d’une rivière, la région offre également une autre activité qui mettra, j’en suis sûre, tout le monde d’accord : l’œnotourisme. Passionnés ou amateurs de bons vins, le Frontonnais vous attend ! En effet, le territoire est très réputé pour son vignoble qui s’étend sur 20 communes, 2 400 hectares et 40 domaines, à cheval entre la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne.

Les spécificités de cette appellation (d’origine protégée) sont multiples. Saviez-vous par exemple, que le vignoble de Fronton est l’un des plus vieux de France ? Ce sont les Romains, sous l’Antiquité, qui auraient planté les premiers ceps de vigne dans la vallée. Plutôt impressionnant, non ? Autre caractéristique forte, son cépage unique au monde : la Négrette. Et si vous n’en aviez jamais entendu parler auparavant, c’est normal. Il s’agit d’un cépage identitaire et autochtone que vous ne retrouverez dans aucune autre appellation !

Les vins de Fronton sont donc uniques et sont un produit de terroir dont la Région peut s’enorgueillir. Ils ont d’ailleurs largement franchi les frontières de l’Occitanie et même de la France puisqu’ils s’exportent très bien et sont présents un peu partout dans le monde (Canada, États-Unis, Japon, …). Il y a même un Fronton qui a été élu dans les 35 meilleurs vins du Monde en 2015, rien que ça !

Et dire qu’avant cette visite, je ne savais même pas qu’il y avait des vignes si près de Toulouse …

 

 

La route des vins de Fronton

Sur place, Benjamin, le directeur de La Maison des Vins de Fronton, nous attends de pied ferme pour nous faire découvrir trois de ses protégés. On sent que « le vin des Toulousains » lui tient à cœur et qu’il connait son sujet sur le bout des doigts.

La passion. L’amour du métier. C’est vraiment ce qui anime toutes les belles personnes que nous avons rencontrées et c’est le sentiment fort que je retiendrai de notre tournée des Châteaux.

Tout au long de la journée, on a rencontré des vignerons qui nous ont parlé de leur beau métier, de leurs vignes, de leurs satisfactions mais aussi de leurs difficultés. Mais toujours avec beaucoup d’amour. Et chacun, à sa façon, nous as fait découvrir un petit bout de ce métier ancestral.

 

Avec Martine, la chaleureuse, et devant un des plus beaux levers de soleil que j’ai pu voir, on a appris la vigne, comment la planter, comment la chouchouter pour qu’elle produise les meilleurs raisins. On a pu assister également aux dernières vendanges réalisées à la main, permettant de produire la divine cuvée des « Larmes de Vigne ».

C’est chez elle, dans le magnifique chai du Château Caze, où elle nous as accueilli avec une chaleur incroyable, que nous avons pu déguster notre premier Fronton du jour. Il était 8h30 …

La visite du chai datant de 1776 est un incontournable : il est juste sublime ! Outre la décoration d’époque qui permet aux visiteurs de découvrir les outils utilisés autrefois pour travailler dans les vignes, l’odeur qui y règne est juste fantastique et donnerait envie à n’importe quel abstème de se mettre à boire du vin (avec modération). Et l’acoustique y est tellement bonne que Martine y organise régulièrement des concerts. Ça doit être vraiment chouette de pouvoir écouter de la musique dans un tel décor.

 

Marc, le passionné, nous as raconté son vin et sa façon de travailler, tout à la main, qui lui est propre. Lui, l’ancien chercheur à l’INRA qui a du changer toute sa manière de produire quand, dans les années 2000, il a dû passer au bio pour la survie de son domaine. La transition a été rude, mais cela en valait la peine, il produit aujourd’hui un vin d’une qualité remarquable et fournit toutes les grandes tables gastronomiques de France. Il s’exporte même à l’international. Un exemple de réussite. Et au Château Plaisance, on travaille en famille, puisque Thibaut, son fils, aujourd’hui œnologue, est sur les rangs pour le passage de témoin de la 3ème génération !

Il peut en parler pendant des heures Marc, de son métier de vigneron ! Et force est de constater que je peux également l’écouter pendant des heures. Que voulez-vous, quand la musique est belle, l’oreille n’a pas à se forcer.

Mais avec Marc, on a pas fait que parler ! On a aussi goûté, un peu, beaucoup, un peu beaucoup trop. On a appris l’assemblage, à reconnaître les cépages, à les doser pour obtenir « notre » cuvée. Car si les vins de Fronton peuvent être du 100% Négrette, ils sont souvent assemblés pour former des vins plus complexes, l’essentiel étant de retrouver au moins 40% de Négrette pour conserver l’appellation Fronton. Alors on a fait des essais, des mélanges, des tests. Un peu de Syrah, un peu de Cabernet franc, beaucoup de Négrette. Un peu plus de Syrah. Un peu plus de Négrette. Et quand on est ressorti de chez Marc, on ne marchait plus vraiment très droit …

 

Enfin, Olivier, le réservé, nous as fait découvrir le vin issu de son domaine, le Château Clos Mignon, inspiré de ses nombreux voyages. Un vin pour les voyageurs ? Je signe ! Et à l’instar du Château Plaisance, c’est également en famille que s’écrit l’aventure du Clos Mignon dont Olivier est le digne représentant de la 3ème génération (la 4ème génération est actuellement en cours d’élevage – pas dans des cuves, hein). Sa fierté ? Des vins régulièrement primés dans des concours, cerise sur un gâteau déjà très beau.

 

Mentions spéciales pour Atout cook, un traiteur de Fronton qui nous a régalé de spécialités locales durant la journée et pour Gabko, un magicien au talent fou qui nous as autant diverti qu’énervé tellement ses tours étaient hallucinants. Et malgré mes sollicitations régulières, il n’a rien voulu lâcher sur le pourquoi du comment. Pro jusqu’au bout !

Où se renseigner pour parcourir la route des vins de Fronton ?

Je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour à La Maison des Vins et du Tourisme de Fronton où Benjamin et Hélène vous accueilleront avec le sourire.

A l’Office de Tourisme, vous trouverez tous les renseignements nécessaires sur les choses à voir et à faire dans le Frontonnais mais également des informations sur tous les domaines du vignoble de Fronton.

A la maison des vins, vous pourrez découvrir, déguster mais aussi acheter les vins de Fronton.

 

C’est la première fois que je faisais une « route des vins » et j’ai vraiment adoré. Écouter les vignerons parler de leur métier a été une belle leçon d’humanité. C’est un métier dur, mais un métier « vrai », où la triche n’est pas de mise, et qui semble apporter autant de joies que de désillusions. A l’heure où vigneron rime avec sexy pour de nombreux français, il est bon de rappeler que ce n’est pas un métier facile, il faut travailler extrêmement dur pour réussir à se faire une place et ne pas compter ses heures, avec le risque de tout perdre si la météo n’est pas au rendez-vous. Et surtout, il faut l’avoir dans la peau, la vigne, car comme disait Hegel (oui, je fais dans la philosophie), rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion !

 

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Un grand merci à Camille, Élodie, Corinne et Fred du Comité Départemental du Tourisme de Haute-Garonne pour cette invitation ainsi qu’à toutes les personnes que nous avons rencontrées et qui ont fait de cette journée une réussite. Et un grand merci également à mes compagnons d’aventures sans qui la journée n’aurait pas été la même : Corinne et Flo, Stéphane, Annie, Emmanuelle, Véronique (à qui je dois les deux dernières photos du stand up paddle où on est en pleine action) et Mélanie.

Les logos utilisés pour la création de la carte du Frontonnais sont des logos de vecteur conçu par Freepik.